Ces derniers temps, Les manifestations socio-politiques sont devenues récurrentes en Guinée. Ce lundi, c’est les villes de Télimélé et Kérouané qui emboîtent les pas des populations de Boké. En première ligne de ces mouvements, il y a des jeunes qui deviennent de jour en jour violents et qui n’hésitent plus à braver l’autorité. Une situation que certains citoyens imputent à l’Etat alors que d’autres déplorent la manière dont les manifestations finissent généralement en Guinée.
Alors que le président guinéen, Alpha Condé défendait son bilan devant les enseignants et inaugurait quelques heures plus tard un centre de santé à Banankoro, en Haute Guinée, certains citoyens de certaines localités retroussaient les manches pour réclamer les meilleures conditions de vie. Routes, électricité ou emplois sont entre autres revendications des citoyens de Kérouané et de Télimélé. Les jeunes de ces localités sont sortis massivement dans les rues pour se faire entendre par les autorités locales. « Lorsqu’un Etat est impuissant, ce sont les manifestations sociales pour réclamer les meilleures conditions de vie qui deviennent légion dans le pays. Donc cela n’est pas étonnant que les autres préfectures s’ajoutent à Boké pour réclamer ce qui leur est essentiel de la part de leurs élus« , indique Mohamed Touré, professeur de droit qui ajoute par ailleurs « surtout quand on sait que beaucoup de promesses ont été faites face aux citoyens notamment aux jeunes, mais en vain. Aujourd’hui, c’est la couche la plus vulnérable dans ce pays. Donc c’est logique que ces jeunes se réveillent pour réclamer l’emploi, la route ou le courant électrique ».
Certes, manifester est un droit constitutionnel, mais certains déplorent la manière dont les manifestations se déroulent en Guinée. C’est le cas d’Alhassane Diaby, comptable. « Les résultats des manifestations dans notre pays ont toujours donné plus de pertes que de gains avec des bâtiments administratifs ou privés attaqués et mis à sac sans compter les morts d’hommes ou des blessés. Donc je ne cautionne pas la manifestation dans notre pays. parce que il faudrait d’abord que le niveau de moralité à toutes les échelles soit élevé dans un pays pour des choses pareilles ». Il propose ainsi qu’au-delà de la société civile, les jeunes doivent s’organiser en des plates formes sociales et politiques pour affronter intellectuellement les dirigeants qui ne font pas l’affaire du pays que de se faire massacrer ou se livrer à des pillages. « Ces plates formes doivent être apolitiques et devront avoir les mêmes visions dans toutes les régions et localités de la Guinée. Mais pour cela, il faudrait dynamiser le niveau de formation des jeunes« , ajoute-t-il.
Gassime Fofana