Guinée : manque d’espaces de loisirs, une source de « délinquance » juvénile

L’aménagement des espaces de loisirs pour les jeunes tarde encore en Guinée. Dans tout le pays, l’on ne trouve que quelques rares places publiques qui répondent plus ou moins aux normes requises. Pourtant des possibilités existent mais pour beaucoup, c’est une vision claire et cohérente qui manque à ce secteur.

 

Les initiatives qui tendent à aménager et à valoriser les espaces dédiées aux jeunes fléchissent quelques temps après la première République. Ce facteur qui doit contribuer à l’épanouissement de la jeunesse semble être désormais moins préoccupant pour les décideurs. «Au temps de la première République tous les jeunes étaient occupés, soit au niveau de la musique, au niveau du théâtre et même au niveau du scout. Donc en ce moment les jeunes ne pouvaient pas penser à autre chose, c’est-à-dire à la délinquance. Mais maintenant c’est le contraire qui se pose, non seulement les enfants ne sont pas occupés dans les centres de loisirs, et y a les travers qui s’installent», regrette Abdoulaye Niaissa, directeur du Musée régional de Boké, président du club littéraire Dinah Salifou Camara, et président du comité local de la Semaine de l’Amitié et de la Fraternité SAFRA.

Cette responsabilité est toutefois partagée, car pour une meilleure gouvernance culturelle et éducative, il est nécessaire que les autorités prennent en compte les besoins de la jeunesse. «Je pense que les autorités mesurent peu l’importance de ces espaces de loisirs d’un côté et de l’autre côté je pense que c’est un problème de leadership au niveau des jeunes. Par ce que les jeunes doivent se faire entendre depuis le début de leurs revendications jusqu’à la fin. On ne fait que citer sur papier et on abandonne. Je pense que l’Etat doit étudier ça et faire beaucoup de choses dans la construction des centres de loisirs pour les jeunes » renchérit-il.  Toutefois, il faut que le gouvernement, se bouge et fournisse les efforts pour que ces centres de loisirs puissent exister. « Par exemple à Boké il n’y a pas de centre loisirs, où les jeunes peuvent se récréer et je pense que si ces lieux existent les jeunes ne peuvent plus penser aux mauvaises choses » propose-t-il.

Pour Amadou Tidiane BARRY de l’Observatoire guinéen des élections libres et transparentes, OGELT, c’est un fait qui s’explique par le fait les administrateurs territoriaux n’ont jamais tenu compte de la mise en place des ces espaces. « Les administrateurs territoriaux ou les élus locaux, c’est-à-dire les maires et  en descendant un peu plus, les chefs quartiers, ne jouent pas pleinement leurs rôles. Les sites qui sont réservés pour ces espaces sont bradés par ceux-ci. Et certains cadres qui sont au ministère de l’urbanisme sont au courant des opérations qui se font parce que les  titres fonciers sont pour la plupart signés par les autorités. Donc il y a une complicité. »

En attendant, plusieurs observateurs s’accordent à ce jour à dire que le manque des lieux de loisirs entraîne des dérives au niveau des jeunes.

Aliou Sanaya Diallo 

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