La modernisation de l’administration à l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication est un chantier pour les différents Etats. En Guinée, la réalité montre que la plupart des cadres ne savent pas faire usage des NTIC. Ce qui, selon un spécialiste, peut avoir des conséquences notamment sur le traitement des dossiers et la réputation du pays.
Pour Maxime Manimou, chef de département à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication ( ISIC) de Guinée, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication sont indispensables à une administration efficace et prompte. «Ces technologies occupent une place de choix pour ne pas dire une place très importante aujourd’hui dans l’administration. Une administration sans technologie est vouée à l’échec, parce que rien ne peut évoluer correctement, même le traitement des dossiers connaîtrait des difficultés. Mais lorsque toutes les technologies sont appliquées dans l’administration, laissez-moi vous dire que même les travailleurs deviennent efficaces et l’on peut s’attendre à des performances», explique-t-il.
Pour ce spécialiste en Communication, le retard dans la modernisation effective de l’administration guinéenne ne saurait être attribué qu’à l’Etat. «C’est une faute qu’il faut imputer à l’Etat. Parce que si l’Etat veut que les travailleurs de l’administration soient efficaces et performants, il faut qu’il les outille, il faut réellement mettre à leur disposition toutes les technologies nécessaires pour leur permettre de faire efficacement leur travail. Et pourtant, nous avons les possibilités de doter l’administration de technologies modernes, de dernière génération. Mais je ne sais pas si c’est un manque de volonté ? Les responsables qui occupent peut-être les différents postes ignorent encore l’importance de ces outils. Mais encore une fois, c’est à l’Etat de revoir un peu sa gestion de l’administration», ajoute M. Manimou.
La question liée à l’utilisation des Nouvelles technologies ne touche pas uniquement que l’administration. Les jeunes sont également concernés, eux qui seront appelés prochainement à servir cette administration. Pour leur bonne utilisation, le chef de département Communication de l’ISIC souhaite que cela soit un souci majeur pour la jeune génération. «Vous savez, la plupart de nos jeunes comprennent mal le bien fondé de leur présence dans les centres formation, dans les universités. Ils doivent savoir que, pour avoir assez d’atouts, il faut se former, il faut se performer, il faut réellement s’adapter aux technologies en place. Sur ce plan d’ailleurs moi je me dis que les jeunes ont beaucoup plus de chance, parce que, avec l’avènement de certains réseaux sociaux tels que Facebook et autres, ils sont toujours en contact. Alors cela devrait leur permettre d’aller beaucoup plus de l’avant dans l’amélioration de leurs connaissances», suggère-t-il.
Le constat montre aujourd’hui que la Guinée est l’un des pays en Afrique qui peinent encore à bien moderniser leur administration. Le constat est même partagé par le Chef de l’Etat; Alpha Condé, qui, lors d’une récente sortie appelait les cadres à se former en Anglais et sur les NTIC.
Aliou Sanaya Diallo