Justice-Guinée : la Liguidho déplore la situation  »désastreuse » des femmes et mineurs incarcérés

Attirer l’attention des autorités juridique et judiciaire -en vue de rétablir les femmes et mineurs détenus- dans des conditions humaines et selon les standards internationaux. C’est l’objectif que se fixe la ligue guinéenne des Droits de l’Homme qui vient d’initier en collaboration avec la ligue centrafricaine des Droits de l’Homme, le projet d’Assistance aux femmes et mineurs incarcérés: quelle stratégie pour la couche vulnérable. Après plusieurs mois d’activités, le projet a été clôturé sur des observations « désastreuses » dans les institutions pénitentiaires  de Conakry et de Kindia.

 

Ils sont au nombre de 215, ces femmes et mineurs qui vivent dans des conditions précaires dans des centres pénitentiaires de Conakry et de Kindia. C’est la ligue guinéenne des Droits de l’Homme qui alerte sur leur situation alors qu’ils attendent toujours de passer devant le juge. «Les lieux de détention sont dans de conditions précaires. Ce qui empêche les détenus de jouir pleinement de leurs droits selon les standards internationaux. Ensuite le fait que certains mineurs n’ont pas leurs cartes d’adresse fixes complique le traitement de leurs dossiers, le dysfonctionnement de la justice pénale joue beaucoup sur l’évolution de plusieurs affaires», fait remarquer Me Emmanuel Kpana, président de la ligue guinéenne des Droits de l’Homme (Liguidho) qui précise ensuite que le personnel pénitentiaire et juridique est insuffisant; d’où la lenteur dans le traitement des dossiers. C’est partant de ces constat que cette organisation va entreprendre des démarches pour soulager ces personnes vulnérables et les rétablir dans leurs droits. « Nous sommes partis de 200 à 215 détenus. Ceux ci ont bénéficié d’une assistance juridique et judiciaire de notre part et certains à travers notre conseil juridique prodigué vont recouvrer leur liberté et ceux qui doivent purger des peines vont être condamnés pour ne pas qu’ils restent dans l’attente indéfinie de leurs procès», a-t-il affirmé.

Au regard des conditions de vie des femmes et mineurs incarcérés et pour leur prise en charge selon les standards internationaux, la ligue guinéenne des Droits de l’Homme fait des recommandations à l’Etat. «Nous pourrions demander que l’Etat puisse faire en sorte que les palais de justice et les institutions pénitentiaires soient reconstruits. Il faut travailler pour mettre en place l’aide juridictionnelle pour que tous ceux qui sont démunis puissent vraiment être défendus pour bénéficier d’un procès juste et équitable. En outre, nous lui demandons de rajeunir le personnel judiciaire et pénitentiaire en passant par le recrutement», propose Me Kpana.    

Seydouba Camara

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