Il y a quelques jours arrivait à Conakry un contingent d’environ 130 migrants guinéens en provenance de Libye. Des enfants, des femmes et des hommes éprouvés par des années d’errance et réduits pour la plupart à l’esclavage. Une situation qui interpelle aujourd’hui la Société civile dont certains acteurs imputent déjà la responsabilité à l’Etat.
« L’Etat ne prend pas ses responsabilités face au phénomène de l’immigration clandestine, les jeunes n’ont qu’une idée en tête: fuir le pays à la recherche de l’Eldorado. Il n’y a aucune politique de sensibilisation à la base pour retenir les jeunes ici », fustige Alpha Abdoulaye Diallo. Pour le vice-président du Conseil national des Organisations de la Société civile de Guinée, l’Etat doit créer des conditions d’existence et de stabilité mais aussi créer des accords bilatéraux entre lui et les pays intermédiaires comme la Libye et le Maroc, afin de « faire respecter les droits de ces migrants ». Il dénonce, par ailleurs, la complicité des familles dans cet « appel au suicide ». Pour lui, les familles ont une grande part de responsabilité dans l’encouragement et le financement des jeunes qui se lancent dans cette aventure périlleuse. Pour y faire face, Alpha Abdoulaye Diallo explique que le CNOSC a organisé dix(10) conférences durant l’année 2017 dans les universités de Conakry afin de sensibiliser les jeunes. L’organisme à aussi initié des activités de sensibilisation au niveau des frontières de la Guinée avec ses pays limitrophes. « La migration clandestine fait payer un lourd tribut à la Guinée. Le spectacle est désolant. L’Eldorado c’est l’Afrique, le développement se passe ici et maintenant. Si nous développons notre pays, nous nous développons nous-mêmes », conclut M. Diallo.
Kadiata Thiam