C’est en marge du sommet des BRCIS que la Guinée a signé un accord avec la Chine. Ce partenariat porte sur un montant de 20 milliards de dollars en échange des ressources minières guinéennes. Un geste que saluent certains économistes mais à certaines conditions.
20 milliards de dollars contre 20 ans d’exploitation des ressources minières de la Guinée, c’est cet accord que le président Alpha Condé a signé avec la Chine. Un geste qui donne la clé de certaines réserves du pays aux Chinois jusqu’en 2036. Il s’agit notamment du projet d’exploitation des blocs de Boffa Sud et Boffa Nord par Chalco, du projet bauxite alumine de CDM Henan Chine et du projet bauxite alumine de SPIC.
Les spécialistes ne trouvent pas de problème au contrat si le montant est orienté dans les secteurs prioritaires. « Si les acteurs sont impliqués dans la passation du contrat, je ne trouve pas d’obstacle. Si je dis acteurs, il ne s’agit pas seulement des économistes en tant que tels, mais aussi des miniers. Ceux qui ont la maitrise des conventions minières», précise Ousmane Sylla, économiste qui ajoute qu’il est déçu déjà de l’orientation qu’on veut faire ce montant chinois. «Je suis un peu touché quand on parle de l’agrandissement du port autonome. Ce sont des dépenses inutiles parce que ça ne rapporte pas grand chose à la population. Et on parle une partie de la Haute Guinée pour l’électrification, de la construction de quelques universités. Alors que nous n’avons pas de routes» Pour cet économiste, vingt ans ne sont pas vingt jours. « Les Chinois ont un système d’exploitation minière de haut standing. C’est-à-dire qu’en une seule journée, la quantité de mines qu’ils vont tirer de la Guinée sera trop. C’est donc une perte pour le pays lorsque ce qu’on reçoit n’est pas utilisé rationnellement », dit-il.
Gassime Fofana