Assainir les finances publiques et donner un moyen de contrôle aux Etablissements Publics Administratifs, est la mission envisagée par le ministère du budget et la direction national des impôts. En 72 heures, ces acteurs vont débattre des questions de finances mais surtout de l’amélioration de la gouvernance économique en Guinée. Une initiative qui ne semble pas séduire Ahmed Kourouma, vice-président du parti Génération pour la Réconciliation, l’Union et la Prospérité (GRUP).
La réunion annuelle des Etablissements Publics Administratifs a commencé ce lundi à Conakry. Durant trois jours, les acteurs financiers vont se pencher sur les questions liées à la gestion de ces établissements. Elle va aussi renforcer le contrôle financier pour une meilleure gestion des deniers publics au bénéfice de tous les Guinéens. «Désormais la gestion des finances publiques fera l’objet d’un suivi rigoureux dans tous les services administratifs », a promis le premier ministre Mamady Youla qui a lancé les travaux.
Mais pour Ahmed Kourouma, vice-président du parti GRUP, économiste, il ne suffit pas de tenir des réunions pour moraliser l’économie du pays. Il faut plutôt mettre en place des mécanismes les plus efficaces pour une bonne politique de gouvernance économique. « Pour le moment, je ne vois pas en quoi cela peut assainir les finances publiques, le gouvernement peut faire tous les séminaires du monde, tant qu’on ne donne les moyens judiciaires qu’il faut et former les hommes qu’il faut, il ne se passera rien du tout », soutient-il.
A la question de savoir si cette rencontre de trois jours rentre dans le cadre des pratiques internationales pour des finances publiques responsables, Ahmed Kourouma ne fléchit pas. Pour lui, « il n’y a pas de moyens sûrs dans ce sens. On a des exemples- types du Botswana et du Rwanda qui ont accepté de mettre des moyens pour combattre la corruption. Si nous voulons combattre la corruption dans ce pays, il faut qu’il y ait une volonté politique des dirigeants et surtout donner les moyens très efficaces. Il y a la corruption dans tous les pays du monde, mais il se sont donnés la volonté et les moyens de juguler cette pratique », ajoute l’analyste qui précise que ces services publics doivent servir l’intérêt du peuple ou les citoyens au lieu de servir des individus.
Aliou Sanaya Diallo