Par une décision en date du 18 août, mais publiée seulement le mardi 29 août 2017, le président de la fédération guinéenne de football vient de nommer El Hadj Chérif Souleymane au poste de directeur technique national de la fédération. Le promu signe ainsi un come-back à une fonction, qu’il avait quittée sans crier gare le 5 août 2014 pour des raisons personnelles.
Le choix porté sur la personne de l’unique ballon d’or de notre pays est bien fondé. Pour la simple raison qu’El Hadj Chérif Souleymane depuis quelques années, instructeur CAF et FIFA, maîtrise du bout des doigts la science du football. En dépit de son expertise, El Hadj Chérif représente encore l’éternel incompris du football guinéen. Après sa retraite des stades, il embrasse la carrière d’entraîneur. C’est lui qui conduit le Syli national au Nigeria lors des phases finales de la XIIe Coupe d’Afrique des nations. Placé dans le groupe B à Ibadan en compagnie du Ghana, du Maroc et de l’Algérie, notre pays ne put franchir le premier tour. Avec un parcours très moyen. Un nul et deux défaites.
La carrière de technicien de Chérif se poursuit avec beaucoup plus de bonheur au mondial des cadets en Chine en 1985. A la tête de cette équipe, il termine la compétition dans le carré d’as. Et depuis, il va offrir ses services dans l’encadrement des équipes de jeunes au compte de la fédération. Nommé en août 2002 Directeur Technique National du football, il occupera ce poste jusqu’à sa démission le 5 août 2014. A souligner qu’entre temps, il sera coopté instructeur de la CAF et de la FIFA.
Pour la petite histoire la carrière sportive de Souleymane Chérif n’aura pas été du tout linéaire. Très absorbé par les études, en dépit de son penchant pour le football, Souleymane Chérif bénéficiera en 1961 d’une bourse d’études en Allemagne de l’Est dans le domaine de l’architecture. Arrivé en Allemagne, le virus du football le rattrape. Il évolue parallèlement à ses études dans un club de D2, qu’il fait monter en D1 grâce à ses performances.
Dans le cadre des préparatifs des Jeux Africains de Brazzaville en 1965, il est rappelé au pays pour renforcer la présélection devant participer à Abidjan à un tournoi qualificatif. La Guinée se qualifie aux dépens de la Côte d’Ivoire, du Libéria et du Ghana. A chacune des rencontres Souleymane Chérif inscrit un but. C’est le tournant de sa vie.
A l’issue de cette brillante qualification, les parents du jeune footballeur sont informés par les autorités d’accepter l’interruption de ses études en Allemagne, afin d’intégrer l’équipe nationale. A Conakry, il va évoluer dans l’équipe fédérale de Conakry 2 avec des footballeurs issus de l’Université Club et du lycée technique de Donka. Entre autres, Maxime Camara, Thiam Ousmane Tolo, Morciré Sylla, Petit Sory, Ibrahima Calva Fofana, Smith Samuel et Soumah Soriba Edenté. C’est ce groupe qui va constituer en 1966 le noyau du futur Hafia Football Club de Conakry. On connaît la suite de la carrière du jeune footballeur avec le Hafia et le Syli national.
Cet excellent communicateur, qui, en plus du français, parle l’anglais et l’allemand représente une véritable bibliothèque du football. Interrogé dans la soirée du mardi, sur sa nomination, le nouveau DTN nous a déclaré « pour moi c’est avant tout un réconfort moral. J’ai le ferme espoir que cette fois-ci, je bénéficierais de conditions idéales pour accomplir ma fonction ».