Après les véhicules, les pneus ont une seconde utilité à Conakry, dans la capitale guinéenne. Une fois usés, les enfants les récupèrent, les incinèrent et vendent les fils de fer aux femmes. Une pratique qui a pion sur rue mais qui peut affecter dangereusement la santé de ceux qui s’y adonnent et les enfants en premier.
Nous sommes à Dabompa, sur la bretelle droite du pont, dans la Commune de Matoto. Il est 09 heures. Ici, les enfants s’activent à brûler des pneus, pas sur le bitume, mais dans un endroit aménagé à cet effet. sur les lieux, on constate la montée d’une fumée énorme. Les auteurs de cette incinération de pneus présentent en tout état un physique noirci par les cendres. A Kakimbo également, dans la commune de Ratoma, les mêmes activités se font et ce sont là des centaines de pneus qui sont incinérés par les enfants. Une activité qui constitue pour ces petits un moyen de subvenir à leurs besoins économiques. Les femmes, quant à elles, viennent s’y approvisionner en fil de fer issu de cette combustion, qu’elles placent ensuite dans les fourneaux pour accélérer la cuisson.
Pourtant, malgré l’engouement sans cesse croissant autour de l’incinération des pneus usés à Conakry, les conséquences de la pratique sont sans appel sur la santé des enfants, qui ne mesurent d’ailleurs pas les préjudices que cela peut causer sur eux mais aussi sur l’environnement. « Cette action des enfants produit deux conséquences : elle intoxique non seulement l’environnement, mais aussi, le détruit tout en jouant sur le climat. Les gaz à effet de serre sont aussi intoxiqués« , explique Docteur Bouna Yatassaye, directeur général adjoint de l’l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS).