Guinée : former les enseignants ne  »suffit pas »

La formation est à l’enseignement ce que représente la racine pour un arbre. C’est ce que les autorités guinéennes en charge de l’éducation semblent avoir compris en initiant une série de formations pour les enseignants notamment ceux du primaire. Une initiative que certains citoyens apprécient alors que d’autres estiment qu’elle est insuffisante.

 

Ils sont au total 7.149 enseignants au niveau élémentaire qui bénéficient de cette formation en ce mois d’août 2017. Une manière de préparer ces éduacateurs à mieux faire leur travail, selon le ministère de l’Enseignement pré-universitaire.  »C’est un bon geste de la part du ministre. Parce que tout le problème des pays africains notamment la Guinée est lié au manque de ressources humaines qualifiées. Donc c’est vraiment une très bonne politique pour rehausser le niveau de formation des enseignants » apprécie Mouctar Diallo, ancien instituteur, qui ajoute ensuite que les écoles primaires sont le noyau voire la colonne vertébrale de tout système éducatif.

La situation est d’autant plus critique qu’en Guinée, la plupart des enseignants du primaire ne répondent pas aux critères pédagogiques. D’autres ne parlent que la langue du terroir aux élèves. Ce qui fait que le niveau d’étude dans le pays se dégrade d’année en année avec des élèves qui ne maîtrisent pas les fondamentaux de la langue française et plus généralement des matières qui leur sont dispensées.  »Dans les recrutements, l’Etat engage des gens qui n’ont parfois pas le BEPC encore moins la pédagogie requise. Alors que dans les autres pays, les meilleurs enseignants sont dans les écoles primaires, les CP. Car c’est cette fondation qui est capitale. Un enfant qui maîtrise les notions du primaire n’aura pas assez de problèmes dans son cursus scolaire », dit-il. Selon Mamadi Yansané, professeur de Mathématiques, c’est bien beau aujourd’hui de former les éducateurs parce qu’ils en ont besoin, mais cette formation ne suffit pas.  »L’Etat doit construire des infrastructures scolaires. Sans quoi, la formation des enseignants ne saurait atteindre sa cible. Aujourd’hui, vous parcourez le pays, vous trouverez des bâtiments qui ne sont pas  dignes d’ être des écoles :  sans outils de travail suffisants ni  condition hygiénique pour les enfants », regrette-t-il. 

Gassime Fofana

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