Gestes présidentiels: Alpha Condé est-il entrain d’acheter la conscience des citoyens?

Alors que des voix s’élèvent, en prévention,  contre un troisième mandat en République de Guinée, le Chef de l’Etat multiplie des gestes à l’endroit de certains leaders d’opinion. Des artistes, des chefs religieux, … chacun a droit  ces derniers temps aux faveurs d’Alpha Condé. Une initiative qui divise dans la Cité .

 

Des 4X4 pour des imams et d’autres véhicules pour des artistes, des millions pour les correcteurs des épreuves du baccalauréat session 2017, … Le patron de Sékoutouréyah ne semble plus tarir de gestes envers certaines catégories de ses concitoyens. Et ce, au moment où la cité  est dominée par des suspicions d’un prochain arrimage au troisième mandat.

En attendant, ces actes de bienfaisance que pose Alpha Condé sont diversement appréciés par les citoyens. Pour Jacques Roger, professeur à Conakry, ces gestes n’ont rien de  politique. «Chaque citoyen est libre de faire des gestes économiques, matériels ou financiers à l’endroit des citoyens. Et Alpha Condé est aussi un citoyen du pays en dehors de sa situation de président. Donc, il peut aussi accorder des faveurs à qui il veut de façon tout à fait désintéressée», explique-t-il tout en ajoutant qu’ « on n’oublie souvent qu’il y a des gens qui font pareil dans le pays ou ailleurs, mais dont on ne parle pas. Il faut qu’on soit un peu réalistes dans ce pays. Ce n’est pas tout acte qui est politique ou qui est destiné à des fins politiques », précise l’universitaire guinéen.

Mohamed Camara, banquier de son état, ne l’entend pas de ces oreilles. Pour lui, aucun geste humain encore moins présidentiel n’est gratuit. « Depuis la nomination du président Alpha Condé à la tête de la Guinée il y a 7 ans de cela, on n’a pas vu cette récurrence de gestes de sa part. Alors pourquoi maintenant ? » s’interroge-t-il. Pour ce citoyen, les gestes que le président multiple ces derniers temps sont purement politiques. « Le président de la Guinée sait que les citoyens souffrent et que certains ne peuvent pas se ressaisir face à l’argent. Donc pour gagner la confiance d’un peuple qu’il traite parfois d’indiscipliné, il lui faut leur faire des gestes. Pour que quand il est question de troisième mandat, on le soutienne. C’est une façon, pour lui, de diviser le peuple afin de mener sa politique », conclut Mohamed Camara.  

Gassime Fofana

 

 

 

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