L’Association des victimes de la répression (A.V.R) du 04 juillet 1985 est toujours en colère. Trente deux ans après les faits, elle réclame toujours réhabilitation et réparation et l’a réitéré ce mardi encore à Conakry.
04 Juillet 1985. Diarra Traoré, premier ministre et numéro 2 du régime militaire d’alors, est accusé de tentative de coup d’Etat. Il est arrêté avant d’être exécuté, selon les récits. Plusieurs officiers et sous-officiers de l’armée ainsi que des cadres civils ont été également «tués, dépouillés de leurs biens» dans la foulée de ce coup d’Etat manqué contre le régime de Lansana Conté. Selon le président de l’AVR, la plupart des responsables du premier régime ont été arrêtés. «Il y a le cas par exemple des 78 personnes qui ont été détenues à Kindia dont une avait perdu la vie », se rappelle Ibrahima Sory Dioumessy qui soutient que tous les documents existent pour le prouver mais regrette que les autorités affirment que ces documents de la commission d’enquête sont perdus. «Tout ce que nous voulons maintenant, c’est d’être rétablis dans nos droits », indique le président de l’A.V.R. Pour lui, les fonds d’indemnisation qui ont été alloués aux victimes du 04 juillet ne sont pas arrivés en totalité à destination et «nous avons tapé à toutes les portes ; sans succès », déplore-t-il.
Faute de résultats, le président de l’AVR compte désormais remonter le dossier au niveau international notamment à la Cour de justice de la CEDEAO. «Tant qu’on ne coupe pas le cordon ombilical de la peur, la réconciliation ne marchera pas. Les forces de sécurité en Guinée ne jouent pas leur rôle sinon que faire peur à la population. Il faut rompre avec de telles pratiques pour qu’il y ait une justice saine dans le pays», s’insurge Ibrahima Sory Dioumessy qui avait passé, à l’époque, trois ans en prison.
Gassime Fofana