C’est au cours de trois jours de travaux tenus récemment à Conakry qu’un projet de loi sur la corruption à été validé. Objectif, prévenir, détecter et réprimer la corruption dans le pays. Par conséquent, certains juristes estiment que ce combat passe par la séparation des pouvoirs.
Classée parmi les pays les plus corrompus du monde, la Guinée voit son développement entravé en grande partie par ce phénomène. Aujourd’hui, les responsables et acteurs consentent des efforts pour extirper la corruption, nuisible à l’émancipation sociopolitique et économique d’un pays. Une démarche hautement saluée par certains analystes. Mais pour eux, il faut plus aller en pratique qu’en théorie tout en identifiant le rôle de chaque institution du pays mais aussi les rendre suffisamment indépendantes les unes des autres pour qu’elles puissent mieux accomplir leurs missions. C’est ce que pense Alimou Diallo, professeur de Droit. «Combattre la corruption en Guinée aujourd’hui est le souhait le plus ardent que formulent tous les citoyens du pays. Parce que c’est l’un des facteurs qui foulent au pied les fondements de nos règles et de nos lois, mais aussi qui entravent nos politiques économiques. Donc c’est un bon pas puisque déjà il y a l’engagement de la part des acteurs et des couches qui doivent freiner la corruption dans notre pays», explique-t-il.
Pour l’homme de droit, pour que cette lutte porte ses fruits, il faut exiger le respect de certains principes démocratiques. « La séparation des pouvoirs et l’autonomisation des institutions républicaines sont une arme vitale pour lutter contre la corruption. Cela permet de prendre des mesures coercitives contre toutes personnes et toutes institutions de l’Etat qui se rendraient coupables de pratique de corruption. Parce que le pouvoir pourra insu arrêter le pouvoir. Ensuite, il faut une prise de conscience en vue de promouvoir l’intérêt national. Car ceux-là mêmes qui sont censés respecter et faire respecter les lois ne le font pas en premier. Et pourtant, nous devrons penser aux intérêts de la Nation, à la stabilité économique. C’est notre devoir et il doit passer avant la corruption qui vise l’intérêt personnel, en général», ajoute-t-il.
Gassime Fofana