La moralisation de la gestion publique doit être une valeur que l’on doit incruster dans l’esprit de chacun et de chacune dans nos familles et dans nos sociétés.
Les biens publics sont destinés à soulager les interêts de tout le monde. Comme par exemple : la construction des hôpitaux dignes de nom pour permettre à tous les citoyens de bénéficier des soins efficaces, la réalisation des routes pour rendre fluide le transport et faciliter les échanges commerciaux… Alors détourner un seul franc du fonds destiné à cet effet place l’auteur dans l’indignité car son acte empêche l’État d’avoir des infrastructures de dévéloppement.
En effet, le terme moralisation, par sa plus simple définition vise à se conformer à certains principes de la morale ; des principe qui sont indispensables à l’essor de tout État sérieux.
C’est dans ce sens que j’essaie de cerner ce concept dans le contexte africain, principalement dans la gestion des deniers publics et dans les comportements sociaux.
Nous allons aussi tenter de montrer à qui incombe cette mission de moralisation de la vie publique en Afrique ainsi que les objectifs stratégiques que cela peut apporter.
1. La moralisation dans la gestion des deniers publics
La moralisation dans la gestion des derniers publics vise une gouvernance légitime et une distribution équitable des biens.
Par une gouvernance légitime on entend ici l’idée de conformer la gestion de la chose publique aux aspirations et aux attentes du peuple souverain, primaire détenteur de toute légitimité dans un État.
Ainsi pour se conformer à la morale, il serait important de répondre aux attentes de la population à travers une gestion saine des deniers publics centrée sur les besoins de première nécessité comme l’eau, l’électricité, la sécurité, l’éducation, la santé, etc.
En répondant à ces besoins de première nécessité, l’État ouvre la porte au développement .
Mais pour rendre cela possible, il faut une lutte contre les anti-valeurs comme la corruption, le détournement des deniers publics ainsi que le favoritisme et leurs corollaires.
2. La moralisation dans les comportements sociaux
Dans les comportements sociaux, la moralisation de la vie publique vise tout simplement la refondation du vivre ensemble et la construction d’une paix sociale, visant un renouveau au sein d’une nation unifiée autour des valeurs et des principes, engagée contre le tribalisme, l’ethnicisme.
Cela implique donc une certaine rigueur dans la vie sociale avec des textes de lois adaptés aux réalités sociales et des mécanismes de renforcement d’une cohésion nationale.
3. La responsabilité de la moralisation de la vie publique en Afrique
La responsabilité d’instaurer et d’amplifier une moralisation dans la vie publique et politique africaine revient d’abord aux citoyens africains de chaque État, qui doivent se lancer dans une certaine révolution des mentalités.
Ensuite cela revient aux dirigeants qui doivent incarner dès leur accession au pouvoir un certain reformatage à travers des réformes institutionnelles en ne pensant pas seulement à leur mandat politique ou aux intérêts personnels mais beaucoup plus à l’avenir de l’Etat et de ses citoyens.
Cette responsabilité revient aussi aux organismes régionaux qui doivent s’impliquer pour aider les États.
4. Les objectifs stratégiques et les résultats de la moralisation de la vie publique
Le premier objectif c’est de voir un changement durable qui conduit au développement, grâce à l’intériorisation des principes et des valeurs dans un État. Ce qui manque actuellement à plusieurs États africains et qui freine le développement.
Le résultat attendu de la moralisation de la vie publique en Afrique c’est la satisfaction de la population car il est immoral qu’un continent grand et riche comme l’Afrique puisse se retrouver dans une situation ridicule comme nous le vivons.
En Guinée, le CNRD est dans une bonne approche. Il suffit de créer un mécanisme de contrôle plus efficace, capable de détecter la fraude ( corruption, détournements, etc.)
Il faut aussi prioriser la morale dans le cadre de nominations des cadres : nommer les gens selon le mérite et le sens de l’Etat.
Alhassane Camara, Juriste