Institutionnalisée en 1977 par les Nations Unies, la Journée internationale des femmes, célébrée chaque 8 mars, constitue une opportunité et un rappel pour tous les pouvoirs publics, privés et pour les acteurs de la société civile à travers le monde de promouvoir le respect des droits des femmes. Cette date symbolique sert également à lutter pour l’égalité des sexes et à sensibiliser sur les violences dont les femmes peuvent être victimes.
En Guinée, comme dans de nombreux pays du tiers-monde, l’émancipation des femmes demeure un enjeu majeur, faisant face à plusieurs défis et entraves.
« Certes, beaucoup d’actions ont été réalisées et des efforts sont en cours par les organisations nationales et internationales pour promouvoir l’autonomisation des femmes en Afrique. Cependant, de nombreux défis et obstacles persistent encore, freinant l’évolution conséquente des femmes sur le continent », déclare Djetenin Diabaté, entrepreneure guinéenne.
Elle souligne notamment :
– Le faible accès des filles à l’éducation, en Guinée comme dans de nombreux autres pays africains.
– Les difficultés d’accès des femmes au marché de l’emploi, ainsi que les barrières socioculturelles et traditionnelles qui réduisent leur liberté de choix et de décision.
– Les violences basées sur le genre, qui restent un problème récurrent.
– Sur le plan juridique, Mme Diabaté évoque également le non-respect des droits des femmes dans plusieurs pays africains, que ce soit en matière de mariage, d’héritage ou de gestion du patrimoine.
Des actions nécessaires pour l’émancipation des femmes
Pour remédier à cette situation, Djetenin Diabaté propose plusieurs pistes :
– Accroître l’accès à l’éducation pour les filles et les femmes adultes.
– Mettre en place une législation solide pour garantir les droits des femmes et les protéger contre les violences basées sur le genre.
– Renforcer l’intégration des femmes dans la gouvernance publique et politique de leur pays.
– Créer des conditions optimales pour l’autonomisation économique et financière des femmes.
Les femmes rurales : un moteur de développement local
En parlant des femmes rurales, Djetenin Diabaté rappelle leur rôle crucial dans le développement économique local et même national.
« Bien qu’elles soient confrontées à des inégalités dues au manque d’infrastructures et à l’accès limité aux services publics, notamment en matière de santé, d’éducation et de culture, ces femmes participent activement à la sécurité alimentaire et au développement du commerce informel dans leur région », précise-t-elle.
Pour favoriser leur émancipation, elle propose :
– Le développement des propriétés foncières pour les femmes rurales.
– L’accès facilité aux microfinances et aux subventions agro-pastorales.
– L’amélioration de l’accès aux services publics essentiels, notamment en santé et en éducation.
– La création de conditions culturelles propices à l’éveil et à l’émancipation des femmes rurales.
A rappelé que la Journée internationale des femmes n’est pas seulement une célébration, mais un appel à l’action pour éliminer les obstacles persistants à l’émancipation des femmes, en particulier en Afrique. L’engagement de tous est nécessaire pour créer une société plus juste et équitable, où chaque femme, qu’elle soit urbaine ou rurale, puisse pleinement s’épanouir.
Gassime Fofana