Intégration du Maroc à la Cédéao : quel rôle et quelle influence pour la Guinée ?

Après sa réintégration à l’Union Africaine, le Maroc veut continuer voire amplifier son ancrage institutionnel sur le continent. A l’occasion de la fête d’indépendance de la Guinée, le royaume chérifien a félicité le pays pour le rôle que ses dirigeants jouent dans l’élan d’unification de l’Afrique et souhaité leur soutien à sa  candidature à l’intégration au sein de la CEDEAO.

 

C’est à peine un mois après son retour au sein de l’Union africaine que le Maroc a officiellement formulé une demande d’intégration à la communauté économique des états d’Afrique de l’ouest (Cédéao). Le temps des annonces passé, l’heure est désormais pour le royaume de rallier le maximum de partenaires à son ambition. C’est dans ce sens que les autorités guinéennes sont sollicitées par l’Ambassadeur marocain à l’occasion de la fête d’indépendance. Une main tendue qui ne surprend pas au regard des relations historiques entre les deux pays. « Vous savez le Maroc et la Guinée ont une longue histoire de coopération. La Guinée, le Ghana , le Maroc , le Mali et d’autres pays constituaient le groupe de Casablanca. Depuis feu Mohamed V et feu Sékou Touré  ont renforcé cette dynamique. C’est pour cela que sa Majesté Mohamed VI et professeur Alpha Condé ont repris avec l’histoire. Donc c’est la continuité de l’histoire», explique Thierno Boubacar Tounkara, analyste géo-politique.

L’envie du Maroc d’intégrer la Cédéao n’est plus aujourd’hui un secret. Mais en quoi la Guinée peut-elle contribuer à faire éclore ce projet? « La Guinée a déjà fait beaucoup dans la coopération africaine. Professeur Alpha Condé a aussi joué un rôle important pour mettre la Guinée sur orbite. Au sein même de la Cédéao, il a son mot à dire. Et il est donc capable de booster la candidature du Maroc à intégrer l’institution sous-régionale. N’oublions pas le rôle qu’il a déjà joué au sein de l’union africaine pour faire réadmettre le Royaume», ajoute-t-il.

Les enjeux de l’intégration du Maroc au sein de la Cédéao sont énormes et  cela pourrait être une occasion pour l’institution ouest-africaine de se hisser au sommet en terme économique. « Si le Maroc arrive à intégrer la Cédéao, la Cédéao sera la 16e puissance économique mondiale en terme de PIB devant la Turquie. C’est vous dire qu’il y a tout un enjeu lié à l’admission du Maroc. Ça va donner un cap économique  extraordinaire à cette organisation», indique M. Tounkara.

Aliou Sanaya Diallo

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