Compromettre ou faire échouer le développement, accentuer la pauvreté ainsi que les inégalités socio-communautaires. Les risques liés aux catastrophes sont divers et variés. Ces phénomènes d’origine parfois naturelle ou humaine s’expliquent par des inondations, des tremblements de terre, des feux de brousse ou autres, impactant aujourd’hui des millions de personnes à travers le monde. C’est ainsi que l’Assemblée générale de l’ONU, dans sa résolution A/RES/64/200 du 21 décembre 2009, a choisi le 13 octobre comme date de commémoration de la Journée internationale de prévention des catastrophes. L’objectif est de faire de cette journée un tremplin pour sensibiliser à la manière de prendre des mesures afin de réduire les risques en cas de catastrophe.
En Guinée, pour minimiser ces aléas et améliorer la résilience des communautés face à ces catastrophes, la Direction Nationale du Centre de Gestion des Catastrophes et des Urgences Environnementales du Ministère de l’environnement et du développement durable lance pour cette année, une campagne d’informations et de sensibilisation en milieu scolaire à Conakry afin de renforcer la puissance collective des citoyens et améliorer leur connaissance dans la lutte et la prévention des catastrophes dans leur environnement.
Avec pour thème : « rôle de l’éducation dans la protection et l’autonomisation des jeunes pour un avenir sans catastrophe », les acteurs de l’environnement profitent pour partager des séances d’éducation avec les élèves de l’école Aicha Bah de Yimbaya tout en indiquant les défis qui se posent à leur Direction.
Assa Mama Konaté, Chargée d’études au Ministère de l’environnement et du développement durable affirme : « nous savons que le milieu scolaire est un environnement multidimensionnel, qui regroupe des élèves qui seront des futures cadres de ce pays. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire qu’impliquer l’éducation dans la lutte et la prévention des catastrophes est l’un des moyens idoines pour atteindre nos objectifs. Car, à travers ces élèves en particulier et acteurs d’éducation en général, nous allons toucher plusieurs familles. Donc cette sensibilisation vise à doter ces jeunes des connaissances sur les aléas de la nature et les moyens de prévention comme informer sur les risques existant dans leur zone de travail, Identifier les acteurs d’intervention les plus proches, informer les autorités locales de l’existence d’une menace, informer et sensibiliser les élèves les plus exposés, former sur l’ utilisation des équipements de première intervention, mettre en place un comité de veille et de crise dans votre établissement, définir les missions et rôles de chaque membre du comité de crise, identifier un lieu d’évacuation des élèves en cas de catastrophe.»
Plus de moyens pour plus d’action !
« Aujourd’hui, le Centre a besoin d’accompagnement et de ressources. Nous avons besoin de ces fonds pour faire face aux menaces environnementales dans notre pays », dit-elle avant d’ajouter que ce projet est focalisé uniquement à Conakry. Cela, « par manque de moyens pour le moment ».
Structure installée dans les écoles concernées !
« Au préalable, j’avais parlé de la mise en place d’un comité de veille et de gestion des crises dans les établissements. Il sera donc composé de membres de la direction des écoles. Il aura pour rôle de veiller à la sécurité des enfants, c’est-à-dire les élèves en cas d’aléas dans leur milieu professionnel en quelque sorte. »
Les attentes pour la réussite de ce projet !
« Nous nous attendons à ce que ces acteurs de l’éducation insèrent la gestion des catastrophes dans leurs programmes. Cela, parce que nous savons que nous sommes tous exposés à ces dangers. Je suis, vous êtes, nous sommes tous. Surtout les femmes et les enfants, nous sommes victimes. Il n’ont qu’à essayer donc de mettre cela dans leur agenda et essayer d’informer même si c’est en quelques minutes à chaque fois qu’il y a cours, renseigner et sensibiliser les enfants, qui à leur tour, sensibiliseront les parents », conclut Assa Mama Konaté.
Réactions de partenaires !
« Aujourd’hui nous célébrons en différé, la journée internationale pour la réduction des risques de catastrophes. Donc nous jeunes, avons un rôle à jouer dans cette bataille de réduction des risques de catastrophes. Pour cela, notre ONG (JAG) a pour rôle de sensibiliser, de former et d’éduquer les jeunes en milieu scolaire pour réduire ces phénomènes. Parce qu’actuellement, comme nous le savons, le risque de catastrophe a deux types d’origine. Nous avons une origine naturelle et une origine humaine. Si nous prenons par exemple les inondations, ça c’est purement humain. Surtout au niveau des barrages. Quand on bloque le passage de l’eau, cela contribue à l’inondation. Donc, nous, notre rôle est de sensibiliser les élèves parce que les élèves sont les ambassadeurs de leurs familles. Après l’école, il peuvent passer le message, sensibiliser les familles pour que les communautés puissent comprendre les effets d’une telle situation et en conséquence, prendre des décisions responsables. Par ailleurs, rappelons que souvent en Guinée, les inondations que nous avons sont dues à la mauvaise gestion des déchets. Le caniveau est un endroit qui doit être propre normalement. Mais ici, nous nous permettons de mettre des ordures dans ces endroits alors que c’est le passage de l’eau. Autre facteur, nous contribuons nous- mêmes à la destruction de notre environnement. Nous coupons beaucoup d’arbres, nous faisons la déforestation en faisant l’agriculture sans reboiser. Cela a pour conséquence, la sécheresse. Nous sommes tous responsables. C’est pourquoi on accentue et multiple les campagnes d’éducation et de sensibilisation auprès des jeunes. C’est notre rôle et notre contribution de façon volontaire pour limiter ou diminuer ces risques de catastrophes », explique Ismaël Baldé, directeur exécutif de l’ONG jeunesse Active de Guinée( JAG)
Avis des autorités de l’école hôte !
« Il y a eu beaucoup de choses qui ont été développées par les intervenants mais, il y a principalement deux fléaux qui ont attiré mon attention. Ce sont l’incendie et l’inondation. Vraiment, nous sommes victimes à tout moment de ces phénomènes notamment des incendies. Donc la question d’incendie intéresse tout le monde. Les élèves y compris l’encadrement. A travers les intervenants, nous avons eu des outils nous permettent de nous protéger et aussi les élèves. Les messages qui ont été développés ici sont des messages qui vont nous permettre de retransmettre ces informations non seulement à nos familles respectives mais aussi à ceux avec qui nous vivons. En ce qui concerne maintenant les inondations, beaucoup de choses ont été dites telles que la gestion des ordures. Pour cela, on a posé la question aux élèves et ils ont répondu. Donc, ça a été un échange non seulement de la part des élèves mais aussi entre encadreurs et exposants. Bref, tous ces outils enseignés vont nous permettre désormais d’être à l’abri de ces phénomènes. Donc nous allons, à notre tour, essayer de vulgariser ces enseignements sur la gestion et prévention des catastrophes à travers nos professeurs qui sont spécialisés en la matière et chaque fois, après la montée des couleurs, nous prenons quelques minutes pour transmettre des messages aux élèves concernant les thèmes qu’on vient de développer », renchérit Thierno Ali GUIRASSY, directeur Chargé des 7ème et 8ème années du collège Hadja Aïcha Bah.
Réactions de certains élèves !
« J’ai compris aujourd’hui beaucoup de notions concernant les catastrophes comme les incendies et même l’impact que créent les ordures dans nos sociétés. Je remercie l’équipe de nous avoir sensibilisés à travers cet événement. Nous aussi, nous pourrons à partir de là, sensibiliser nos amis, nos familles qui n’ont pas eu l’occasion de vivre cet événement, ainsi que nos parents qui se trouvent à la maison. J’aimerais me faire entendre par mes amis pour leur partager le peu que j’ai appris concernant les méthodes à appliquer pour éviter les catastrophes. C’est ainsi que je vais parler de l’importance de la propreté de l’environnement, mais aussi de la nécessité de comprendre comment se comporter en cas d’incendie, provoqué notamment par le courant électrique », promet Finda Angeline Kamano, élève.
Gassime Fofana et Mamadou Chérif Barry