De nombreux pays africains, dont la Guinée, peinent à maîtriser les prix des biens et services, en particulier celui des denrées alimentaires. Cette situation complexe trouve son origine dans plusieurs facteurs économiques et structurels.
Une dépendance aux importations et des infrastructures déficientes
Selon l’économiste Ousmane Soumah, « la difficulté à maîtriser les prix des biens et services, qu’ils soient de consommation directe ou indirecte, est principalement due à la forte dépendance des États africains aux importations. Ainsi, chaque fluctuation sur le marché mondial se répercute directement sur les marchés nationaux ».
En Guinée, cette vulnérabilité est accentuée par un déficit d’infrastructures et une hausse des coûts de transport, qui renchérissent le prix des biens de première nécessité. De plus, l’absence ou l’inefficacité des politiques de contrôle des prix facilite la création de pénuries artificielles par certains commerçants ou producteurs, qui en profitent pour spéculer sur les prix.
Le poids du marché informel et la faiblesse de la production locale
Ousmane Soumah souligne également que « le marché informel occupe une place prépondérante en Guinée. Une grande partie des échanges échappe ainsi au contrôle du gouvernement, rendant la régulation des prix particulièrement difficile ».
En outre, la faible performance de la production agricole locale expose le marché national aux chocs extérieurs, fragilisant davantage l’économie.
Des pistes de solutions pour stabiliser les prix
Pour remédier à cette situation, l’économiste propose plusieurs actions :
– Renforcer les institutions chargées de la régulation des prix afin d’améliorer leur efficacité ;
– Valoriser la production nationale, notamment dans le secteur agricole, pour réduire la dépendance aux importations ;
– Mettre en place des mécanismes de régulation adaptés à l’économie informelle ;
– Améliorer les infrastructures de transport et œuvrer à la réduction des coûts logistiques.
Par ailleurs, il faut souligner que ces mesures permettraient non seulement de mieux maîtriser les prix des biens de première nécessité, mais aussi de renforcer la résilience de l’économie guinéenne face aux aléas du marché mondial.
Gassime Fofana