Les droits et les libertés des citoyens sont-ils respectés en ce moment, dans un tel climat sociopolitique ? Pourquoi tant d’enlèvements et de disparitions en Guinée ces dernières années ? Faut-il avoir peur ?Ce sont entre autre questions qui se posent en Guinée depuis un moment, suite à des enlèvements et des disparitions multiples. Le cas le plus récent, l’enlèvement et les tortures infligées à Abdoul Sacko, acteur de la société civile de Guinée. Face à ce dernier acte en particulier, le barreau de Guinée accuse le pouvoir public « d’indifférence ». Il l’a fait savoir à travers un communiqué ce lundi : « le barreau de Guinée rappelle sa mission de défenseur des libertés et des droits fondamentaux du citoyen, condamne et dénonce avec la plus grande fermeté l’absence de réaction des autorités judiciaires, lesquelles n’ont jusqu’à présent fait aucune communication sur cet acte inacceptable : traitements inhumains, cruels et dégradation auxquels Abdoul Sacko a été soumis, avant d’être laissé pour mort en pleine brousse », dit le communiqué.
Sur TV5 Monde, le ministre Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement affirme : « la justice avait ouvert une enquête sur ce kidnapping . Dès que nous avons été informés de cette affaire, le ministre de la Justice a immédiatement déclenché une enquête judiciaire. »
Pourquoi la justice n’a fait aucun communiqué en ce moment ? Est-ce une stratégie judiciaire ou une indifférence ?
Néanmoins, le porte-parole du gouvernement de la transition de Guinée ajoute : « à ce stade, aucune communication officielle détaillée n’a encore été faite, mais l’intéressé a été retrouvé. Il devrait bientôt être entendu par les autorités compétentes, et l’appareil judiciaire se mettra en place pour éclairer l’opinion publique. Comme il est vivant, il pourra nous apporter des précisions sur les circonstances de son enlèvement, ce qui permettra à la justice d’agir en toute objectivité. »
Il y aura-t-il la lumière sur cette affaire et d’autres ?
Pour le pouvoir public actuel de Conakry, des dispositions seraient prises dans ce sens. « l’État a pris les mesures nécessaires pour faire toute la lumière sur cette affaire. Nous veillerons à ce que la justice puisse établir les responsabilités en toute transparence et crédibilité », Indique Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement et Ministre des transports de Guinée.
« Scepticisme » du barreau de Guinée
Dans son communiqué, le barreau de Guinée ajoute : « Cet enlèvement est un cas qui vient s’ajouter à la longue liste de disparitions forcées sans qu’il ait des enquêtes. »
Gassime Fofana