Avec la sempiternelle crise financière qui frappe, il est primordial d’envisager une transition conséquente du modèle économique pour la Guinée en particulier. Un modèle plus résilient, qui puisse répondre aux besoins sociaux et assurer une croissance durable de la richesse nationale et de l’emploi. Ce qui passe par l’amélioration de l’État et l’émergence des Infrastructures. C’est effectivement ce qu’aurait compris le Premier Ministre de la Transition de Guinée, Bah Oury. « Il faut en finir avec l’économie de rente . C’est dans l’intérêt de notre pays. Cela permettra de tirer d’énormes avantages comparatifs qui ont été pendant très longtemps oubliés »,indique t-il.
Mais quelle stratégie pour l’Etat de passer d’une économie de rente à une économie de production ? Quelles sont les conséquences d’une économie de rente sur les conditions de vie de la population locale et à qui elle profite davantage ? Ce sont entre autre questions que beaucoup d’acteurs se posent sur la situation.
Dans son analyse, l’économiste Ousmane Soumah affirme d’abord : « en fait, une économie de rente est une sorte d’économie qui produit peu ou pas d’investissement. Elle est similaire à l’économie de consommation. Cette économie de rente est souvent à l’abri de la concurrence et de l’efficience économique et au profit des étrangers », dit-il tout en ajoutant : « l’économie rentière est une source d’entrave du partage économique et de la distribution de richesses. Elle est en défaveur de la classe moyenne car elle n’aide pas à tirer vers le haut les démunis pour réduire le fossé avec les riches. »
Quelle stratégie pour l’Etat de passer de cette économie à celle de production ?
« Il faut un changement de paradigmes économiques. Les autorités doivent créer des économies basées sur la production de richesses manufacturées. Elles doivent aller vers la production et la transformation moderne de produits agro-pastoraux, promouvoir le développement des industries créatives, avec pour politique : l’industrialisation par substitution aux exportations », propose le professeur d’Economie avant de conclure : « Il faut un investissement de taille dans les secteurs porteurs de croissance, capables également d’améliorer les conditions de vie de tous, comme des domaines agro-alimentaires, industriel et des PME. En plus, il faut non seulement un système de protection, mais aussi de relance des secteurs créatifs de richesses.»
Gassime Fofana