Enfin, la Guinée sur le chemin de l’émergence et du réveil des consciences ? C’est à travers un communiqué que le ministère de l’enseignement supérieur a sollicité l’appui des Guinéens notamment les professeurs vivant hors du pays. Objectif,venir enseigner dans les universités guinéennes. Une politique appréciée par des analystes.
C’est par le canal de l’Association des Cadres et Techniciens d’origine Guinéenne que les autorités en charge de l’enseignement supérieur de Guinée ont adressé leur projet de recrutement des professeurs de la diaspora guinéenne issus et residents de tous les pays ou continents du monde comme l’Europe, l’Amérique, l’Asie ou l’Australie. Par conséquent, ces professeurs doivent avoir un profil de doctorat de 3eme cycle ( PHD) ou équivalant.
En effet, le recrutement concerne tous les domaines scientifiques. Ce retour au bercail des professeurs guinéens de l’Etranger afin de partager et participer au développement et la formation des apprenants est un projet hautement apprécié. «Tant vaut l’éducation, tant vaut la Nation, commence Ansoumane Condé. Donc ce projet qui consiste à inviter des professeurs de la diaspora guinéenne serait une opportunité pour notre pays d’améliorer son niveau de formation dans les sciences techniques, naturelles , sociales ou autres. Parce que, poursuit le Sociologue, il faut reconnaître que l’éducation dans toute sa forme est malade en Guinée et la conséquence est l’importation de la main-d’oeuvre étrangère qualifiée. Donc si aujourd’hui on initie de gros projets comme celui-ci, cela pourrait être l’un des remèdes pour notre pays en ce qui concerne la formation des étudiants».
Par contre, beaucoup d’observateurs ne cachent pas leurs craintes relativement aux conditions de vie dans le pays. Ainsi, pour ce sociologue, avec la précarité et le manque de logements sociaux combinés à l’insécurité, cela pourrait empêcher certains de s’y intéresser. «J’en suis sûr aujourd’hui, beaucoup de nos concitoyens intellectuels veulent venir servir leur pays, mais parfois quand ils pensent à l’absence d’un minimum de mécanisme leur permettant de vivre en Guinée, partager leurs connaissances, ils se résignent. C’est le même souci qu’un ami en Belgique me disait récemment a propos de logements sociaux, de la sécurité ou l’environnement. Parce que, le développement d’une personne à plus forte raison un pays se repose sur ces secteurs qui servent de piliers pour les autres. C’est pourquoi, les autorités doivent y penser, si elles veulent voir leur projet aboutir. Sans quoi, la main tendue risque de ne pas trouver de preneur », conclut M. Condé.
Gassime Fofana