Depuis plusieurs semaines, la Guinée est frappée par de fortes pluies, provoquant des inondations tant dans la capitale que dans certaines villes de l’intérieur du pays, avec des milliers de ménages affectés et des dégâts matériels importants.
« Les inondations en Guinée sont causées par plusieurs facteurs, à la fois naturels et humains : précipitations intenses et imprévisibles. La Guinée connaît des saisons pluvieuses intenses, notamment entre juin et septembre. Les fortes pluies entraînent souvent le débordement des rivières et des cours d’eau. Aussi l’extension rapide des villes, notamment Conakry, sans planification adéquate, entraîne la construction dans des zones inondables et empêche une bonne évacuation des eaux. Par ailleurs, les infrastructures de drainage, souvent vieillissantes ou insuffisantes, ne permettent pas d’évacuer efficacement les eaux de pluie, provoquant des inondations dans les quartiers », explique Fabert Kamano.
Pour lui, d’autres raisons peuvent aussi expliquer les inondations en Afrique, et et Guinée notamment. Il s’agit de la déforestation, qui se traduit par la coupe excessive des arbres et qui réduit la capacité naturelle des sols à absorber l’eau, augmentant ainsi le ruissellement. Le changement climatique est également un facteur. « Les phénomènes climatiques extrêmes, affirme le géographe, liés au réchauffement global, accentuent la fréquence et l’intensité des pluies, contribuant aux inondations. »
Solutions à long terme pour lutter contre les inondations
Poursuivant son analyse, Fabert Kamano, indique que ces inondations peuvent être contrôlées par la mise en place d’un mécanisme de lutte : « la mise en place de systèmes de drainage plus modernes et adaptés est cruciale. Cela implique la rénovation des canalisations existantes et la création de nouvelles infrastructures pour mieux gérer les eaux de pluie. Une meilleure gestion de l’urbanisation, incluant des règlements interdisant la construction dans les zones à risque, aiderait à réduire les inondations. Cela inclut également la création de zones tampons comme des parcs ou des espaces verts pour absorber les excès d’eau. Planter des arbres et protéger les forêts existantes peut réduire aussi l’érosion des sols et améliorer l’absorption de l’eau, ce qui limiterait les ruissellements massifs. Les populations doivent être également éduquées sur les risques d’inondations et les bonnes pratiques pour éviter les constructions en zones vulnérables », dit-il avant d’ajouter : « développer des systèmes de prévision météorologique plus précis et mettre en place des systèmes d’alerte précoce pour avertir les populations en cas de fortes pluies permettrait de prendre des mesures préventives. Des stratégies nationales visant à intégrer les risques liés aux changements climatiques dans les politiques de développement sont nécessaires pour atténuer les impacts à long terme. » La combinaison de ces solutions pourrait réduire de manière significative les risques et les impacts des inondations en Guinée à long terme, conclut le géographe.
Gassime Fofana